6/05/2024
« Le roi Midas était cupide et un peu sot, mais il pouvait également se montrer bon et généreux. Un beau jour, Silène, vieux satyre au corps de chèvre et à tête d’homme,
arriva à son palais, affamé et épuisé après plusieurs jours passés à errer dans les montagnes.
Midas lui donna à manger et prit soin de lui.
Silène était un compagnon du dieu Dionysos, qui fut très satisfait de la façon dont Midas avait traité le satyre. Dionysos (dieu du vin et de la fête) alla trouver le roi :
« Je t’accorde un souhait. Tu peux avoir tout ce que tu veux », dit-il.
Midas réfléchit un long moment, puis un sourire éclaira son visage.
« J’aimerais pouvoir changer en or tout ce que je touche.
– Ce pourrait être dangereux. Es-tu certain qu’il s’agisse là d’un choix très sage ? demanda Dionysos.
– Oui, oui, c’est bien ce que je veux, répondit Midas avec excitation.
– Très bien, fit Dionysos, ton souhait est exaucé. »
Sur ces mots, il disparut.
Midas regarda autour de lui. Puis il tendit la main et la posa sur une table. Elle se transforma aussitôt en or étincelant.
« C’est merveilleux ! s’exclama Midas en riant aux éclats. Je suis l’homme le plus riche du monde. » Et il partit faire le tour de son palais, touchant au passage chaises, murs, portes, planchers, colonnes et ornements, sacs de blé et tissus : tout se transformait en or.
Il fit préparer un festin. Dès que le repas fut servi sur la table en or, Midas toucha les assiettes. Il avait toujours rêvé de manger dans des assiettes en or. Mais quand il voulut porter la nourriture à sa bouche, elle se transforma aussi en or. Il se rendit alors compte qu’il ne pouvait plus ni manger, ni boire.
Son jeune fils se précipita vers lui en criant : « Mon père, qu’est-il donc arrivé au palais ?» Midas prit la main de son fils et, aussitôt, celui-ci se transforma en statue d’or. « Mais qu’est-ce que j’ai fait ? » se lamenta alors Midas.
Le soir venu, seul et affamé, Midas implora Dionysos de le sauver avant qu’il ne meure de faim. « Je t’avais prévenu, fit Dionysos, apparaissant soudain devant le roi. Demain, tu iras te baigner dans le fleuve Pactole et cette malédiction sera levée. Mais que cette mésaventure te serve de leçon ! »
Le lendemain matin, Midas se hâta de gagner le fleuve et plongea dans l’eau. Lorsqu’il en ressortit, il toucha le sol sur la berge du fleuve : la vase ne se transforma pas en or. « C’est fini », soupira-t-il de soulagement. Lorsqu’il retourna au palais, tout ce qui s’était transformé en or était redevenu normal, et son jeune fils se précipita à sa rencontre.
Midas venait d’apprendre que la cupidité est un vilain défaut, mais il n’était pas devenu plus intelligent pour autant. »
in Mythes grecs pour les petits de Heather Amery
lien scène 7:
Méchant 1- le Renard: Est-ce que tu sais qu’il existe un moyen très simple et très rapide pour multiplier l’argent qu’on possède au départ.
[…]
Méchant 2- le Chat: il suffit d’y enterrer son argent…
Méchant 1- le Renard: et d’attendre un peu pour voir pousser une sorte d’arbre sur lequel il y a non pas des fruits ou des feuilles, non…
Méchant 2- le Chat: mais des billets, des vrais billets de banque.
illustré dans la BD de Chauvel
Le pantin n’aurait pas dû les écouter…
En 1935, Walt Disney a adapté l’histoire de Midas au cinéma:
https://www.youtube.com/watch?v=LbrVIRWJKYs
On a vu les différences entre l’histoire de la mythologie et cette adaptation.
13/05/2024 Noa dit qu’en sachant ça maintenant Midas aurait dû être plus précis dans son voeu: avoir le toucher d’or mais pouvoir choisir quand le faire fonctionner ou non, ou quels objets il souhaite transformer en or.
« Un jour, le dieu Apollon et le satyre Pan organisèrent un concours pour savoir lequel des deux jouait le mieux de son instrument. Apollon joua si bien de la lyre que les oiseaux s’arrêtèrent de chanter pour l’écouter. Ce fut alors au tour de Pan, qui joua une triste mélodie avec sa flûte. Le juge annonça immédiatement qu’Apollon était le vainqueur. Mais Midas, qui les avait écoutés, s’exclama : « Moi, je pense que le meilleur, c’est Pan ! »
Furieux, Apollon répliqua : « Alors, c’est que tes oreilles fonctionnent mal. Elles sont sans doute trop petites. Je vais les agrandir. » Et de pointer un doigt vengeur vers Midas.
Le roi porta ses mains à sa tête et sentit deux longues oreilles velues, semblables à celles d’un âne. Se dissimulant sous sa cape, il s’enfuit à toutes jambes au palais.
Il avait trop peur qu’on se moque de lui. A partir de ce jour, il cacha ses oreilles sous un grand bonnet. Il le gardait même dans son lit. Mais comme ses cheveux étaient de plus en plus longs, il dut se résoudre à aller chez le coiffeur.
Midas fit jurer au coiffeur de ne jamais parler à qui que ce soit de ses grandes oreilles. « N’en souffle mot à personne, tu signerais ton arrêt de mort », dit-il. Le coiffeur promit de garder le secret. Pendant plusieurs semaines, il tint sa promesse. Mais il mourait d’envie d’en parler à quelqu’un. N’y tenant plus, le coiffeur alla à la rivière, creusa un trou et chuchota dedans : « Le roi a des oreilles d’âne. » Puis il reboucha le trou, certain que le secret serait bien gardé.
Au printemps, des roseaux poussèrent sur les berges du fleuve. Un jour que le vent soufflait, ils se mirent à frémir et à gémir : « Le roi a des oreilles d’âne… » Bientôt, tout le monde fut au courant du secret de Midas et comprit alors que c’était un homme bien sot. »
in Mythes grecs pour les petits de Heather Amery
Le jugement de Midas- Nicolas Mignard (1667-1668)
Apollo à gauche- Midas au milieu et Pan à droite
[Regarde bien le roi Midas, les oreilles d’ânes commencent à pousser]
sciences / EMC: l’âne
Les avis sont partagés pour Midas.
quelques-uns de vos questions/réponses
Pourquoi il a eu des oreilles d’ânes?
Apollon est le plus fort, Midas n’est pas d’accord. Il se venge en transformant les oreilles pour qu’il entende mieux.
Est-ce que Midas était obligé de voter pour le plus fort? Il n’avait pas le droit de voter pour celui qu’il préférait?
lien scène 11:
Le mauvais élève :- Ho ! là, là … Mais c’est horrible! Tes oreilles ! Qu’est-ce qu’elles ont?
Le pantin :– Je ne sais pas mais les tiennes sont horribles aussi !
[…]
Dans l’histoire de Collodi, le pantin et le mauvais élève cachent leurs oreilles sous des bonnets (comme Midas).
illustré dans la BD de Chauvel