chapitre IV (suite et fin) don Quichotte CERVANTES abrégé

CHAPITRE IV:(suite)
Il arriva alors à un chemin qui se divisait en quatre, et aussitôt vinrent à son imagination les carrefours où les chevaliers errants se mettaient à réfléchir au chemin qu’ils prendraient. Pour les imiter, il resta un instant immobile et après y avoir bien réfléchi, il lâcha la bride à Rossinante, abandonnant sa volonté à celle de son roussin, lequel suivit sa première intention, qui était de prendre le chemin de l’écurie. Après avoir parcouru environ deux milles, don Quichotte vit une grande troupe. Comme on l’a su depuis, c’étaient des marchands qui allaient acheter de la soie. Ils étaient six qui allaient sous leur parasol avec quatre valets à cheval et trois garçons de mules à pied. Don Quichotte les eut à peine aperçut qu’il s’imagina que c’était une nouvelle aventure. Et, pour imiter les rencontres qu’il avait lues dans ses livres, il se cala bien sur ses étriers, serra la lance, leva le bouclier à sa poitrine et, posté au milieu du chemin, attendit que ces chevaliers errants arrivent, car il s’imaginait et croyait déjà qu’ils étaient tels, et lorsqu’ils furent à distance de se voir et s’entendre, la voix de don Quichotte s’éleva et dit d’un ton de défi:
-Arrêtez tous, si tous ne confessez qu’il n’est au monde demoiselle plus belle que la nonpareille Dulcinée du Toboso!
-Monsieur le chevalier, nous ne savons qui peut être cette bonne dame dont vous parlez; montrez-la-nous, et si elle est aussi belle que vous le dites, très volontiers et de nous-mêmes nous confesserons la vérité.
-Si je vous la montrais, que servirait que vous confessiez une vérité si évidente? Le point est que sans la voir vous avez à le croire, confesser, affirmer, jurer et défendre! En cas contraire, ayez bataille avec moi!
-Monsieur le chevalier, au nom de nous tous, nous princes ici présents, et pour ne pas charger nos consciences en confessant une chose jamais vue ou ouïe de nous, je vous supplie d’avoir l’obligeance de nous montrer quelque portrait de cette dame, même de la taille d’un grain de blé, par le fil on tire la pelote, et nous nous tiendrons quittes en confiance, et vous, vous aurez eu satisfaction et gain de cause; je crois même que nous prenons déjà si bien votre parti que même si son portrait nous montrait qu”elle est borgne d’un oeil, malgré tout, pour agréer à Votre Grâce, nous dirons tout ce qu’elle voudra en sa faveur.
-Non! Ce n’est pas ça, infâme canaille, répondit don Quichotte embrasé de colère, elle n’est ni borgne ni bossue! Mais toi tu vas payer le grand blasphème que tu as dit contre une beauté comme celle de ma Dame!
Et à ces mots il fonça lance baissée sur celui qui venait de parler, avec tant de rage et de furie que si la bonne fortune n’eut voulu qu’à mi-chemin Rossinante tombe, le marchand insolent s’en fut mal trouvé. Rossinante tomba, et son maître alla roulant un bon moment dans le champ. Il voulut se relever mais ne put le faire, embarrassé par sa lance, le bouclier, les éperons et la visière; ses antiques armes pesaient; et tout en luttant en vain pour se relever, il répétait:
-Ne fuyez pas, couards!Attendez!Ce n’est pas ma faute mais celle de mon cheval si je suis ainsi à terre!
Dans la troupe, un valet de mules qui ne devait pas avoir un très bon caractère entendait le malheureux dire au sol toutes ses arrogances. Il ne put supporter de ne pas lui donner réponse sur les côtes.

Il vint à lui, prit la lance, et après l’avoir mise en morceaux, il en prit un et se mit à donner tant de coups sur notre don Quichotte que malgré et en dépit de ses armes, il le moulut comme grain. Le garçon se lassa, les marchands repartirent. Don Quichotte, se voyant seul, essaya une nouvelle fois s’il pouvait se lever.

Mais s’il n’avait pu le faire valide et en bonne forme, comment l’eût-il pu moulu et tout démoli? Pourtant il se tenait encore pour fortuné, s’imaginant que c’était une mésaventure réservée aux chevaliers errants. Et il faisait retomber toute la faute sur son cheval.

_______________________________________________________________________________________on a cherché 2 milles = environ 3 kilomètres
On s’est demandé ce que veut dire: « moulu comme grain ». On a expliqué un peu, on verra ça prochainement en sciences.

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résumé:
Après avoir parcouru environ trois kilomètres, don Quichotte vit des marchands. Il s’imagina que c’étaient des chevaliers errants et dit d’un ton de défi:
-Tous, confessez qu’il n’est au monde demoiselle plus belle que la nonpareille Dulcinée!
-Monsieur le chevalier, nous ne savons qui peut être cette bonne dame dont vous parlez; montrez-la-nous, et si elle est aussi belle que vous le dites, nous confesserons la vérité.
-Si je vous la montrais, que servirait que vous confessiez une vérité si évidente? Le point est que sans la voir vous avez à le croire! En cas contraire, ayez bataille avec moi!
-Monsieur le chevalier, au nom de nous tous, je vous supplie de nous montrer quelque portrait de cette dame; je crois que même si son portrait nous montrait qu’elle est borgne d’un oeil, nous dirons tout ce que vous voudrez.
-Non! Elle n’est ni borgne ni bossue!répondit don Quichotte embrasé de colère, mais toi tu vas payer le grand blasphème que tu as dit contre une beauté comme celle de ma Dame!
Et à ces mots il fonça lance baissée sur celui qui venait de parler. Rossinante tomba, et son maître alla roulant un bon moment dans le champ.

 

voyage en Espagne: Miro projet don Quichotte

Résultat de recherche d'images pour "Miro""Joan Miró

Il est né à Barcelone en 1893 et est mort en 1983, il avait 90 ans.

Barcelone - Espagne | Barcelone carte, Barcelone, Espagne

Il était à la fois peintre, sculpteur, créateur de collages.

Il faisait partie des artistes qui, dans les années 1920, veulent changer le monde: on les appelle les surréalistes. Ils en ont assez de l’univers sérieux des adultes. Ils se passionnent pour le domaine des rêves et de l’imaginaire.

 

Joan Miró (after) - Le soleil rouge, La lune verte, L' - Catawiki

-Le Soleil rouge – La Lune verte – L’Astre bleu 1972

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L’oiseau migrateur

Art dans la ville: Joan Miró et Barcelone

mosaïque de mandala à Barcelone-Miro

Alain Chamfort projet don Quichotte

On a écouté Tout est pop: https://www.youtube.com/watch?v=n2F4NiFuCKg

notre enregistrement: https://youtu.be/1GI480TV80M

et Exister: https://www.youtube.com/watch?v=N6qTzJR2Y1o

les paroles:

Exister ça tombe dessus
Comme un grain un soir d’automne

Exister n’est pas un dû
On arrive comme un intrus
La veille il n’y avait personne

Exister n’est pas un dû
Ça demande un camion-grue
Tellement parfois ça pèse des tonnes

Exister quel sport de rue
Sûr c’est pas du badminton
Exister on est prévenu
Fabrique des champions déchus
Des jeunes qui ramassent leurs couronnes
Exister on est prévenu
Un beau jour on en peut plus
Et malgré tout on s’y cramponne

Exister, si j’avais su
Aurais-je décliner la donne
Exister c’est incongru
Est-ce l’oeuvre du hasard nu
Ou celle d’un dieu qui tâtonne   (mime : baguette magique)

Exister c’est incongru
Problème à mille inconnus
Deux oxygènes et un carbone

Exister c’est déjà vu
Y’en a qui se désabonnent
Exister comme on a pu
Sans le moindre tohu-bohu
Sans vagues ni coup de klaxon

Exister comme on a pu
Puis partir comme on est venu
Comme un grain d’une nuit d’automne

Exister comme on a pu
Sans le moindre tohu-bohu
Sans vagues ni coup de klaxon

Exister comme on a pu
Puis partir comme on est venu
Comme un grain d’une nuit d’automne


écrites par Pierre-Dominique Burgaud, chantées et composées par Alain Chamfort.

PF4 COD COI

Les compléments du verbe (club lumni): https://www.lumni.fr/video/les-complements-du-verbe#containerType=serie&containerSlug=le-club-lumni-les-extraits

COD=complément d’objet direct

https://www.reseau-canope.fr/lesfondamentaux/video/le-complement-dobjet-direct.html

COI=complément d’objet indirect

https://www.reseau-canope.fr/lesfondamentaux/video/le-complement-dobjet-indirect.html

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https://www.lumni.fr/video/les-complements-du-verbe

exercice:

https://learningapps.org/view3382131


TOUT SEUL:

https://www.linstit.com/exercice-francais-grammaire-cod-coi.html&serno=1&mc=1

MES 4 le périmètre

vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=9WZIOT5Ulsk

diaporama: calculer-des-périmètres 

exercices en ligne: 

https://www.jeuxmaths.fr/exercice-de-math-perimetre-rectangle-carre.html

Le périmètre est le tour de la figure.

Pour calculer le périmètre d’un polygone, on additionne les longueurs de tous ses côtés.
Pour calculer le périmètre de polygones réguliers, on peut utiliser des formules :

Périmètre du carré
P    = côté   x    4
= c           x         4


Périmètre du rectangle
P     =(Longueur +   largeur)  x  2
=(L +  l )  x  2

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TOUT SEUL:

https://fr.khanacademy.org/math/be-6eme-primaire2/xba62fc5c7e1cdf27:grandeurs-2/xba62fc5c7e1cdf27:le-perimetre/e/perimeter-2

https://www.linstit.com/exercice-mathematiques-mesures-perimetres-polygone-calculer.html

La nature en ville

l’architecture végétale:
En ville, on manque souvent de place. Alors plutôt que de créer un petit jardin horizontal, les
architectes ont eu l’idée de créer de vastes jardins verticaux.

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Quai Branly à Paris (créé par Patrick Blanc)

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Ainsi, dans les grandes métropoles, des murs végétaux sont apparus dans les rues.
Un architecte a même imaginé la capitale en 2050, si l’on végétalisait entièrement la ville de
Paris. On trouve ça très joli, on pense que ça permettrait de mieux respirer en ville.Résultat de recherche d'images pour "projet paris 2050"


https://www.youtube.com/watch?v=Gk84I9fQY3s&feature=emb_logo

 

Comment devient-on chevalier? projet don Quichotte

20/03 Comment devenir chevalier – Question Histoire KIDS #13

https://www.youtube.com/watch?v=Uf3-dNIxlFI

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19/03

L’adoubement
La veille, le futur chevalier se prépare en prenant un bain purificateur, puis vêtu de blanc, il passe la nuit en prières dans la chapelle du château. Là, il pourra méditer à loisir sur l’idéal chevaleresque, sur son premier tournoi ou sur les moyens à mettre en œuvre pour que les lieux de prière soient moins froids et moins humides.
Au matin du grand jour, après la messe au cours de laquelle les armes ont été bénies, le parrain lui ceint l’épée puis attache ses éperons, lui remet le haubert et le heaume, enfin la lance et l’écu et, tandis qu’il s’agenouille et prête serment, lui donne la colée qui consiste en trois coups du plat de l’épée sur l’épaule, en lui rappelant quels sont les devoirs du chevalier.

Résultat de recherche d'images pour "adoubement chevalier"
Le jeune homme peut maintenant essayer les cadeaux de son parrain : épée bien sûr, mais aussi panoplie complète d’armes et destrier. Il fait à cheval le tour des lices, bouscule une dernière fois cette bonne vieille quintaine et affronte enfin un véritable adversaire.
L’adoubement a lieu lors d’évènements importants (fêtes religieuses, naissance ou mariage d’un prince) et est suivi de plusieurs jours de tournois et de festins. Notons qu’il est du dernier chic de se faire adouber par le roi Arthur lui-même lors des fêtes de Pentecôte.
Et maintenant, finis l’obéissance, l’ombre et l’anonymat! Enfin la gloire, le fracas des armes, le droit de poindre et de férir! Enfin la liberté et et l’aventure! Enfin la possibilité de passer ses nerfs sur
son écuyer.

comprendre un texte documentaire: Avec des phrases complètes et dans tes mots, écris les informations importantes du texte. (résume à ta façon)

Tu peux revoir la vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=2NK7ejinbDw

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17/03

l’apprentissage:
Dès l’âge de huit ans, le noble doit quitter les jupes de sa mère et la cotte de son père pour aller apprendre la vie auprès d’un autre seigneur.
D’abord page, c’est-à-dire serviteur bien vêtu et chargé de travaux ni trop pénibles, ni trop salissants, tels que porter les messages, aider les dames à dévider les écheveaux de laine ou de soie, suivre les cortèges en brandissant les bannières, il devient ensuite écuyer attaché à un chevalier qu’il doit seconder tout en apprenant les règles et les astuces du métier. Bien évidemment, sur les champs de bataille, il n’a pas le droit de prendre part à l’action, mais il peut s’amuser lors d’entraînement. Là, grâce aux armes deux fois plus lourdes que celles des chevaliers, qu’il utilisera pour se battre furieusement
contre la quintaine*, il acquerra force et habileté. L’écuyer qui arrive à la fin de l’adolescence sans avoir succombé à la rougeole, sans avoir été piétiné par un cheval, sans avoir perdu un bras ou une jambe dans des jeux guerriers et sans avoir, un soir de déprime, tiré la langue à un maître trop exigeant est arrivé au bout de ses peines et aura donc l’honneur d’être adoubé.

[*La quintaine: C’est une sorte de gros mannequin pivotant et armé d’une épée auquel on peut, pour rendre le combat plus attrayant, donner l’apparence n’importe quel ennemi. Son fonctionnement est des plus ingénieux : vous lancez votre cheval au galop et vous foncez sur elle, la force du coup que vous lui assenez la fait pivoter et vous avez tout intérêt à vous éloigner avant d’être embroché.]

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comprendre un texte documentaire: Avec des phrases complètes et dans tes mots, écris les informations importantes du texte. (résume à ta façon)

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16/03

Est-ce par le biais d’une grande école que l’on prépare un diplôme de chevalerie? Est-il préférable d’avoir un bac scientifique ou littéraire pour accéder à cette voie?
Le niveau en mathématiques est-il élevé? L’éducation physique est-elle obligatoire ou facultative? A-t-on le droit de redoubler?
Ôtons-nous tout de suite de l’esprit ces idées modernes(=de l’époque contemporaine).
Pour être chevalier, il n’est pas sans utilité de savoir lire, ne serait-ce que pour prendre le bon siège autour de la Table ronde. Cependant, ce n’est pas en restant tranquillement au chaud et le nez dans les livres que l’on devient chevalier. Il faut passer par certaines étapes difficiles.

La naissance 

Certes, on ne naît pas chevalier tout emmailloté dans son armure, on le devient, mais nous préciserons – au risque de peiner certains jeunes lecteurs – qu’on ne peut espérer devenir chevalier que lorsqu’on est de haut lignage (chevalier=noble) et qu’il est même prudent d’être fils de roi.

comprendre un texte documentaire: Avec des phrases complètes et dans tes mots, écris les informations importantes du texte. (résume à ta façon)
la naissance d’un chevalier: …………………………………

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Source : Chausse, S., Durual, C. & Turin, P.-H. (1996). Les chevaliers ou les merveilles de Brocéliande. Paris : Albin Michel Jeunesse, p. 54-59.

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mythologie: le voyage d’Ulysse 1= le cyclope Polyphème projet don Quichotte

Homère est un poète grec de l’antiquité, il a écrit:
› L’Iliade (d’Ilion, nom grec de la ville de Troie) raconte les dix ans de la guerre de Troie, qui opposa
les Grecs aux Troyens suite à l’enlèvement de la belle Hélène, épouse d’un roi grec, Ménélas, par
un jeune prince troyen, Pâris.
› L’Odyssée (d’Odysseus, nom grec d’Ulysse) détaille le long retour d’Ulysse dans sa patrie, après
la victoire des Grecs à Troie.


Les aventures d’Ulysse
Allongé sur la plage, Ulysse contemplait paresseusement la mer étincelante sous le soleil. Non loin de là, dans le campement installé aux abords de la ville de Troie, il entendait ses soldats grecs se plaindre. «J’en ai assez, grommelait l’un d’entre eux, nous ne réussirons jamais à gagner cette guerre. »
«Nous sommes ici depuis dix ans, lança un autre. Dix ans !Je vote pour que nous rentrions chez nous. »
En son for intérieur, Ulysse savait bien qu’ils avaient raison. Il y a dix ans que j’ai quitté ma chère épouse Pénélope et mon fils Télémaque, songea-t-il. Dix ans que j’ai quitté l’île d’Ithaque sur laquelle je règne, pour aller mener cette guerre, depuis que Pâris, le prince de Troie, a capturé Hélène, aux dires de tous la plus belle femme du monde. Il soupira de découragement.
Dix ans plus tôt, les Grecs, sous la conduite d’Ulysse, avaient constitué une armée et une flotte immense. Certains prétendaient qu’elle comportait un millier de navires. Ils étaient partis pour Troie reprendre Hélène au prince et la rendre à son mari Ménélas. Malgré des combats acharnés qui avaient fait de nombreuses victimes, ils n’avaient jamais pu pénétrer à l’intérieur de Troie. Ulysse se leva et s’en alla trouver les autres chefs militaires.
« Les soldats s’impatientent, ils veulent rentrer chez eux, dit-il.
– Nous ne pouvons abandonner maintenant, répliqua un roi.
– J’ai une idée », fit alors Ulysse.
Et il leur communiqua son plan.

Le cheval de Troie
Depuis plusieurs jours, les Troyens intrigués observaient les Grecs depuis les murs de leur ville. Les soldats d’Ulysse avaient empilés d’énormes tas de bois sur la plage. À présent, ils le sciaient, le découpaient et tapaient dessus à coups de marteaux. Les Troyens se demandaient bien ce que les Grecs avaient en tête. Puis, un matin à l’aube, les gardes troyens découvrirent avec stupeur que la plage était déserte. Le campement grec et toute la flotte avaient disparu. Il ne restait plus rien qu’un énorme cheval en bois. « Ils sont partis, la guerre est finie, nous avons gagné, nous avons gagné !» s’écrièrent les Troyens. Ils ouvrirent alors les portes de la ville et se ruèrent vers la plage. Intrigués, ils examinèrent le cheval de bois, tournèrent autour et le tapotèrent.
« Pourquoi les Grecs ont-ils laissé ça ? interrogea l’un d’eux.
– Ce doit être une offrande pour la déesse Athéna, répondit un autre. Nous devrions le pousser jusqu’en ville. »
Sitôt dit, sitôt fait. Le cheval trôna bientôt au milieu de la grand-place de Troie. Ce soir-là, une fête fut organisée pour célébrer la fin de la guerre. Après avoir mangé et bu, les Troyens se mirent à chanter et à danser jusqu’à ce qu’ils tombent d’épuisement. Ils allèrent alors se coucher. Une fois la ville plongée dans le silence, des craquements se firent entendre à l’intérieur du cheval de bois et une porte secrète s’ouvrit. A l’intérieur se trouvaient dix Grecs. « Pas un bruit », murmura Ulysse à ses soldats. Il fit alors
descendre une corde jusqu’au sol. Une fois que tous les soldats eurent mis pied à terre, ils se dispersèrent dans la ville. Après avoir assommé l’un après l’autre les gardes assoupis, ils ouvrirent toutes grandes les portes de Troie. Durant la nuit, les navires grecs étaient revenus à Troie et l’armée attendait sur la plage. Dès que les portes s’ouvrirent, les soldats envahirent la ville. Le plan d’Ulysse avait fonctionné, et la guerre était bel et bien finie. Enfin, les Grecs allaient pouvoir rentrer chez eux en compagnie d’Hélène. Ils prirent la mer avec joie.
Au bout de quelques jours, une énorme tempête se déchaîna et le navire d’Ulysse fut séparé des autres. Quand le calme revient, Ulysse et ses hommes étaient seuls. Au cours des semaines qui suivirent, ils firent escale, tantôt sur une île, tantôt dans un port.

Cyclope, le géant borgne
Au bout de plusieurs mois, Ulysse et ses hommes parvinrent sur une île où ils purent débarquer et trouver à boire et à manger. Ils ne virent âme qui vive, mais aperçurent une immense grotte au sommet d’une falaise. « Nous ferions mieux d’aller explorer les environs », dit Ulysse. Il se munit d’une outre pleine de vin et entreprit la traversée de l’île à la tête de ses hommes. Comme ils ne rencontraient toujours personne, ils décidèrent d’escalader la falaise pour aller jeter un coup d’œil à l’intérieur de la
grotte. Ulysse s’arrêta à l’entrée, tenta de percer l’obscurité du regard et appela : « Il y a quelqu’un ? » Mais personne ne répondit. Il pénétra dans la grotte et regarda autour de lui. D’énormes jattes de lait et plusieurs fromages y étaient entassés. « Nous n’avons qu’à manger en attendant que les propriétaires reviennent », suggéra Ulysse à ses hommes affamés.
Ils venaient d’entamer leur repas lorsqu’ils entendirent un bruit fracassant. Tous se relevèrent d’un bond. La silhouette d’un Cyclope géant, qui n’avait qu’un œil, se découpa à l’entrée de la grotte, bloquant la lumière du soleil. Le monstre fit entrer un troupeau de moutons dans la grotte. Puis il fit basculer un énorme rocher devant l’entrée.
De son œil unique, le Cyclope contempla longuement les Grecs.
« Qui êtes-vous et que faites-vous dans ma grotte ? gronda-t-il.
– Nous sommes des soldats grecs. Nous venons de Troie et nous nous dirigeons vers Ithaque, dit Ulysse. Nous cherchions à boire et à manger. »
Soudain, le Cyclope tendit une main énorme vers deux des soldats, s’en saisit et les fourra dans sa bouche, sous les yeux horrifiés d’Ulysse et de ses hommes.

« Derrière ces rochers, vite !» murmura Ulysse. Ils se réfugièrent dans un recoin obscur de la grotte et attendirent que le Cyclope s’allonge et s’endorme.
« Il faut le tuer avant qu’il ne nous dévore tous, chuchota l’un des soldats.
– Non, répondit Ulysse. Si nous le tuons, nous serons pris au piège ici. Nous n’arriverons jamais à déplacer le rocher qui bloque l’entrée. Il faut attendre. »

Le lendemain matin, le Cyclope se réveilla, déplaça le rocher et fit ressortir ses moutons de la grotte. Mais avant qu’Ulysse et ses hommes aient le temps de se glisser dehors, il avait remis le rocher en place. Mais Ulysse ne s’avoua pas vaincu pour autant.
« J’ai un plan, dit-il. Il me faudrait un grand bâton avec une extrémité pointue. » Tous les soldats fouillèrent la grotte jusqu’à ce qu’ils en trouvent un. Puis ils le cachèrent et attendirent le retour du géant. Le soir, le Cyclope déplaça le rocher et fit rentrer son troupeau, avant de bloquer de nouveau l’entrée de la grotte. Ulysse versa du vin de son outre dans une grande amphore. Il l’offrit au Cyclope, qui but le vin. Ulysse remplit de nouveau l’amphore.
« Comment t’appelles-tu ? demanda le Cyclope.
– Je m’appelle Personne, répondit Ulysse tout en lui versant de nouveau du vin.
– En voilà un drôle de nom !» s’esclaffa le Cyclope. Puis il s’allongea et se mit à ronfler.
« C’est le moment, lança Ulysse à ses hommes. Apportez-moi ce bâton que nous avons caché. » Saisissant le bâton, Ulysse s’approcha du Cyclope endormi et lui creva l’œil.
Le monstre se leva d’un bon et vacilla en poussant des cris affreux. Alertés par ses hurlements, les autres Cyclopes de l’île vinrent aux nouvelles.
« Que se passe-t-il ?
– C’est Personne qui m’a blessé. C’est Personne qui m’a crevé l’œil, répondit le Cyclope.
– Si personne ne t’a blessé, pourquoi fais-tu donc tant de bruit ? » demandèrent ses compagnons, interloqués. Et de retourner dans leur grotte en marmonnant : « Il est devenu fou. »
Le lendemain matin, le Cyclope poussa le rocher qui bloquait l’entrée de sa grotte et s’apprêtait à faire sortir ses moutons.
« Vous ne pourrez jamais vous enfuir !» s’exclama-t-il.
Mais Ulysse avait un plan. Il attacha les moutons trois par trois. « Accrochez-vous sous celui du
milieu et tenez bon », ordonna-t-il à ses hommes. Au passage, le Cyclope caressa bien le dos de ses moutons, mais il ne devina pas la présence des hommes accrochés sous leur ventre. Une fois sortis de la grotte, ils se précipitèrent à bord du navire et se mirent à ramer comme des fous. Le Cyclope, qui les avait entendus s’enfuir, hurlait de rage. Il lança d’énormes rochers en direction du navire, mais comme il ne voyait rien, il manqua sa cible. Ulysse et ses hommes se crurent sauvés.
Mais le Cyclope était le fils de Poséidon, dieu de la mer. Il supplia son père de le venger de ces maudits Grecs qui l’avaient rendu aveugle. Poséidon promit de les punir.

tapuscrit tiré du livre:

Littérature: Mythologie: Le voyage d'Ulysse

En grec, le même mot signifie « personne » et « ruse ».


histoire de l’art:

Ulysse est debout sur son navire avec ses marins et se moque du cyclope vaincu en lui criant son vrai nom.

« Écoute, Poséidon aux cheveux bleus! Si je suis vraiment ton fils, toi qui prétends m’avoir fait, empêche de rentrer chez lui cet Ulysse. »

« Tu désires un doux retour, illustre Ulysse : un dieu va te l’aigrir. » (Odyssée, Homère)

Ulysse se moquant de Polyphème, 1829, W. Turner
Ulysse se moquant de Polyphème, 1829, William Turner, 133 x 203  cm ; à National Gallery, Londres.
En zoomant, on a vu  les chevaux de Apollon, le dieu du soleil.
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sur le drapeau il y a le cheval de Troie
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autoportrait de Turner (1799)

 

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