histoire de l’art: La dame à la Licorne
Dans les films, une tapisserie avec une Licorne décore la salle commune de Gryffondor. Cette tapisserie est une réplique d’une tapisserie célèbre du Moyen-âge: la Dame à la Licorne.
L’oeuvre date du tout début du XVIe siècle. Elle est constituée de 6 tapisseries, qui traitent du même thème. Elles sont conservées dans le musée Cluny à Paris.
Cette tapisserie est surnommée « la Joconde médiévale », [on a revu ce qu’était la Joconde] elle intéresse de nombreux chercheurs encore de nos jours.
Après de longues années de recherches, les spécialistes pensent que cinq d’entre elles représenteraient les cinq sens de l’être humain.
l’ouïe: une femme joue d’un petit orgue: on a besoin des oreilles, pour écouter, entendre la musique.
le goût: une femme prendrait à manger dans une coupe, peut-être pour nourrir l’oiseau perché sur son doigt:
l’odorat: une femme se fabrique une couronne de fleurs: on a besoin de notre nez pour sentir la bonne odeur des fleurs
le toucher: une femme tient la corne de la licorne et un drapeau avec des lunes; on a besoin de nos mains pour tenir quelque chose:
la vue: elle montre à la licorne son reflet dans un miroir:
Mais la tenture contient une sixième tapisserie …dont l’interprétation pose encore problème aujourd’hui. Cette tapisserie comporte une inscription : « À mon seul désir ».
On y voit la dame refuser des bijoux dans un coffre tendu par sa servante.
Pour les chercheurs qui se sont intéressés à ce sixième panneau, cette tapisserie serait l’image d’un sens qui n’aurait rien de physique, comparé aux 5 autres.
Pourquoi une telle tapisserie chez les Gryffondors ?
Ce n’est pas un hasard que ce soit justement ce sixième panneau, mystérieux, qui a été choisi par les décorateurs des films Harry Potter pour habiller les murs de la salle commune de Gryffondor.
Au Moyen-Âge, certains croyaient au sixième sens. On ne parlait pas de magie comme dans Harry Potter, mais cela aurait pu y ressembler.
Le sixième sens serait une forme d’intuition inexplicable qui demande d’être à l’écoute de soi, de ses émotions; se fier à ce que l’on ressent et pas à ce que l’on nous dit.
En effet, d’après les spécialistes, la dame sur la tapisserie semble refuser les biens matériels, ses bijoux. Elle décide de se montrer telle qu’elle est, sans objets superficiels.
Cette tapisserie pourrait illustrer les valeurs véhiculées par la maison Gryffondor qui sont courage, loyauté mais aussi confiance en soi et en ce que dicte le cœur.
De plus, la tapisserie met en scène une licorne et un lion. Le lion est le symbole de la maison Gryffondor : il incarne à la fois la force et la puissance. La licorne est quant à elle un animal mythologique qui joue un rôle important dans la saga, puisque son sang permet à Voldemort de recouvrer ses forces.
(on le verra dans le chap 15 du T1)
Au Moyen-Âge, époque où la tapisserie est créée, la licorne est un symbole fort. L’idée qu’elle est éternelle et invincible est déjà présente dans les légendes de cette période. Pour certain, ce « cheval céleste » est associé au lion. Il serait le « cœur du ciel ».
Or, à l’époque, le cœur est le symbole de l’amour et du courage, « avoir du cœur » veut aussi dire « être courageux ». Ce qui importe beaucoup dans la maison Gryffondor. Nombreuses sont les fois où Harry sera félicité pour son courage, tout comme Ron et Hermione.
La dame à la licorne n’est pas sans rappeler un des héros de la saga …
La dame à la licorne fait penser au personnage de Harry. L’épisode du miroir de Risèd (chap 12 du T1) en est un bon exemple.
(illustration de Jim Kay trouvé par Djanelle)
Alors que le jeune garçon fait face au miroir et qu’il y voit pour la première fois ses parents en train de lui sourire autour de lui,
Dumbledore apparaît. Il lui présente alors l’objet : « Il ne nous montre rien d’autre que le désir le plus profond, le plus cher, que nous ayons au fond de notre cœur ». Dans cette scène, Harry ne peut mentir. Le miroir lui montre ce qu’il a vraiment envie de voir. C’est d’ailleurs pour cela que la pierre philosophale va lui apparaître. Ses intentions sont sincères, elle ne sont pas parasitées par tel ou tel intérêt malveillant (au contraire de Voldemort).
L’amour de ses parents est et restera la force de Harry -même s’ils sont morts, car il s’en nourrit pour affronter ses difficultés.
Quand la dame à la licorne refuse son bijou et se présente sans parure, tel qu’elle est, elle est comme Harry, dans cette petite salle, quand lui apparaît l’image d’une famille perdue à tout jamais alors qu’il ne s’y attend pas.
Ils ne sont pas superficiels, ils sont vrais, surtout envers eux-mêmes, comme dit dans la devise de la maison Gryffondor,
« La parole est d’argent, le griffon est d’or ».